REFORME DES RETRAITES 2010 : INJUSTE SOCIALEMENT ET INEFFICACE FINANCIEREMENT

Publié le par FO

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Ce nouveau numéro spécial de L'Echo des Employés et Cadres est consacré à l'actualité du dossier des retraites.

Nous avons souhaité faire un tour d'horizon complet du système de retraite français en mettant en perspective les enjeux, voire en démythifiant des systèmes voulus par certains, tel que celui des comptes notionnels (régime suédois) ou le régime par points. Mais tout d'abord, il faut remettre en perspective l'évolution de nos régimes de retraite.

La loi Fillon de 2003 a entériné une clause de rendez-vous fixée à 2012. Problème, elle interviendrait pendant l'année de la prochaine élection présidentielle, soit trop tard pour l'actuel Président de la République, Nicolas Sarkozy, qui souhaite en faire LA réforme de son quinquennat.

Deuxième difficulté ou opportunité (cela dépend de quel côté l'on se situe), cette énième réforme (ou plutôt contre réforme) intervient au plus mauvais moment : celui d'une des plus graves crises économiques contemporaines.

Opportunité pour le gouvernement, car c'est l'occasion d'ajouter l'austérité à l'idéologie qui l'anime, au travers de l'affirmation du recul de l'âge légal ou du « travailler plus longtemps ».

Car en effet, le plan retraite qui nous est présenté fait partie intégrante du plan d'austérité gouvernemental. Pire, il en est l'élément principal ! D'ailleurs, aucun média ne s'y est trompé : tous ont affiché l'intérêt des marchés financiers pour l'examen à la loupe de ce projet.

Ce qui est la démonstration qu'il est construit pour répondre au souci de réduction des déficits, plutôt qu'à pérenniser et à financer sur le long terme nos régimes de retraite.

C'est notamment, la raison pour laquelle, le Ministre du Travail, Eric Woerth, a indiqué le 16 juin au soir sur le plateau du journal télévisé de TF1, face au Secrétaire général de la Confédération Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, que les mesures de recul de l'âge (60 à 62 ans et 65 à 67 ans) n'étaient pas négociables.

A elles seules, ces mesures de recul de l'âge de départ en retraite absorbent 50% des déficits.

Plus l'on part tard, moins il y a de retraites à payer ! A cette allure, on mourra avant de profiter de la retraite et cela réglera définitivement le financement !!!

La bataille en faveur du financement de nos retraites ne fait que commencer. L'ampleur de la mobilisation de notre organisation syndicale le 15 juin, et le mot d'ordre clair et sans ambiguïté en faveur du retrait de ce plan est de nature à faire avancer le débat, mais aussi à construire une réelle et efficace action syndicale collective.

Déjà, de nombreux Français ont compris, le 16 juin, jour de la communication officielle du plan, que cela n'avait plus rien de virtuel. La bataille concrète aura lieu dès que le débat s'ouvrira au Parlement début septembre. Et c'est là que nous devrons exiger le retrait du plan avec toutes les organisations syndicales qui le voudront.

Mais nous devons tous avoir conscience que seul le rapport de force qui consiste à déclencher une grève interprofessionnelle public-privé de nature à bloquer le pays, sera à même de faire reculer le gouvernement.

Serge LEGAGNOA Secrétaire général

Publié dans FECFO

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